Les peuples du Mystérieux Orient

LES SéDENTAIRES
La légende raconte que les humains étaient jadis des nomades qui se sont regroupés en communautés toujours plus importantes pour finalement former le sultanat de Jézaléhem. Iels auraient ainsi perdu leurs caractéristiques initiales pour revêtir celles d’hommes et de femmes ordinaires. Bien que dépourvus de capacités magiques, iels sont petit à petit parvenus à dominer le désert tout entier et à devenir le peuple le plus important du Mystérieux Orient, imposant sa langue, mœurs et traditions aux autres.

Si la nature des humains n’est pas foncièrement belliqueuse, elle est cependant caractérisée par sa grande satiété à l’égard de la paix, qu’iels disent pourtant vouloir défendre. C’est probablement ce qui explique pourquoi leur société est si inégalitaire et discriminante, notamment envers les djinns. Peut-être est-ce lié au fait que nombreux d’entre eux auraient souhaité en être un ? Car, à l’inverse des esprits du désert, les humains n’obtiennent aucune faveur à la naissance et doivent se construire leur propre destin, suivre les traces laissées par leurs parents ou au contraire, déjouer l’avenir que le dieu-lion leur a tracé pour s’élever dans la société, par leurs propres moyens. En effet, si aucun système de castes ne régit réellement la société Jézaléenne, il n’en demeure pas moins difficile de changer sa condition, passer de la pauvreté à la classe moyenne, voire même à la richesse. Ceux qui le souhaitent rejoignent ainsi l’ordre du temple ou deviennent mages, obtenant ainsi un rang à part.

Bien qu’ayant un mode de vie essentiellement sédentaire, les humains forment pour autant un peuple curieux, ayant le goût de l’aventure. Quelques marchand·e·s ambulant·e·s parcourent ainsi les plaines du Mystérieux Orient tandis que des mercenaires et autres marins s’élancent dans l’inconnu sauvage de la Mer du Vent Salé. Les autres y préfèrent des vies plus calmes de commerçant·e·s ou artisan·e·s. En effet, de tous temps, les humains se sont démarqué·e·s par leur goût prononcé pour la négociation ou le marchandage, ayant permis à Jézaléhem de s’enrichir, prospérer et se développer. Encore aujourd’hui, on dit qu’il n’y a aucun bien ne pouvant pas être vendu à l’un· des professionnel·le·s de la ville aux dômes dorés.

LES PATRONYMES
A la fois symboliques et honorifiques, les titres sont un véritable marqueur social mettant en avant le rôle de chacun au sein de la société humaine. Placés avant le nom de famille, ils s’appliquent à tou·te·s ceux·celles qui le souhaitent à l’exception des exilés de Zinar Mijûl et vagabond·e·s préférant vivre dans le désert. En outre, les patronymes peuvent être cumulés :

AL- est réservé aux membres de la famille royale (ex : al-Mujus)
IBN (Bint au féminin) pour les personnes exerçant ou dont un des membres de la famille a exercé une fonction d’état comme vizir ou janissaire (ex : Fadha Bint Assia)
LA' pour les mages et templiers, ainsi que leurs descendant·e·s (ex : Salomon La’Eazim)
NAIT pour les marchand·e·s ou familles fortunées ayant financé les Croisades (ex : Ammar Nait Brissem)
ABU (ou Umm au féminin) pour les ouvriers et artisan·e·s qui se sont mis au service des Croisades (ex : Jbel Abû Rezam)
BEN pour ceux·celles qui ont collaboré ou qui soutiennent publiquement le régime des al-Mujus (ex : Ali Ben Naïm)

Bon nombre de nomades ou djinns, qu’iels soient apaisé·e·s ou non, revêtissent les mêmes patronymes afin de s’intégrer à la société humaine, s’y mêler ou… s’y cacher.

MODE DE VIE
Peuple vivant dans le désert, les nomades sont parfois surnommés rôdeurs des sables. A dire vrai, outre leur mode de vie, iels sont des hommes et des femmes similaires aux autres humains, à l’exception près que les années passées à arpenter le Mystérieux Orient les ont rendus plus grand·e·s, plus résistant·e·s et plus fort·e·s. Leurs sens se sont ainsi développés, leur permettent de mieux voir, sentir et entendre que le commun des mortels. Secret·e·s et énigmatiques, les nomades forment donc un peuple à part, vivant selon des traditions ancestrales, loin de toute agitation. Si certain·e·s préfèrent sillonner les dunes en solitaire, chassant pour subvenir à leurs besoins ; d’autres se sont organisé·e·s en tribus indépendantes, refusant toute autorité et soumission à la lignée des al-Mujus. C’est probablement ce qui explique aussi qu’iels ont toujours été mal perçu·e·s et considéré·e·s comme des parias aux vêtements rapiécés, alimentant les rumeurs selon lesquelles iels seraient annonciateurs de mauvaises nouvelles ou porteur·se·s de maladies.

Ceux·celles qui parviennent à s’intégrer à la société urbaine vivent généralement à l’écart des complots ou de la luxure habituelle des riches marchand·e·s, se consacrant plutôt à la médecine ou à l’astronomie. En effet, leurs connaissances de la faune, de la flore et des légendes anciennes les pousse depuis toujours à s'intéresser aux autres, à défendre la société contre les dangers du monde extérieur et à veiller sur l'équilibre naturel. D’ailleurs, la croyance populaire veut que dans l’ancien temps, les nomades favorisèrent l’intégration des djinns chez les humains et leur apprirent à utiliser leurs dons en échange de leurs services. Bien évidemment, tout changea au début des Croisades et les malheureux·ses qui tentèrent d’en cacher furent eux aussi exécuté·e·s. Au fil des siècles, des guerres et des unions avec les humains, le peuple nomade a peu à peu diminué, pour aujourd’hui n’être qu’une poignée vivant majoritairement à Zinar Mijûl…

LES CHAMANS
Les chamans, aussi appelés fakir ou charmeurs, sont les gardiens des mythes, légendes et traditions, véritable épine dorsale de la culture nomade. Considéré·e·s par leurs semblables comme les intermédiaires entre le dieu-lion et les mortels, on les dit capables de communiquer avec les esprits naturels, associant le culte d’Al’Asad à d’autres superstitions animistes. Néanmoins, réduire leur rôle à son aspect religieux serait naïf, tant leurs domaines d’intervention sont vastes, allant de l’éducation à l’histoire, en passant par la justice. Mais si les chamans sont si important·e·s dans le désert, c’est bien parce qu’iels sont les seul·e·s humains capables de commander les forces de la nature au moyen de rituels, incantations, runes, breuvages ou plantes médicinales. Loin d’être aussi puissant·e·s que les djinns, iels pratiquent ainsi une certaine forme de magie, leur permettant d’invoquer les esprits des défunts, apaiser les souffrances des malades, protéger leurs campements lors des tempêtes de sable, communiquer avec les animaux, voir à travers leurs yeux, les enrager... Du fait de leurs connaissances et pratiques iels sont souvent d’excellents guérisseurs, soignant aussi bien les plaies, tant physiques que spirituelles.

ORIGINES
On les nomme tout aussi bien djinns que sorcier·e·s, esprits ou gardien·ne·s du désert, cela dépend des peuples, des croyances ou de l’époque. Nul ne sait réellement d’où iels viennent, ni même comment le sable se met à couler dans leurs veines. Les légendes racontent que c’est le dieu-lion qui poserait sa marque sur les enfants à naître, les vouant à un grand destin ; quand d’autres affirment qu’iels seraient juste des individus possédé·e·s. Quoi qu’il en soit, on ne devient pas djinn, on le naît.

Généralement, leurs dons apparaissent peu avant l’adolescence, au moment où la magie commence à dessiner des runes ocres sur leur corps. D’instinct et sans s’en rendre compte, ils accomplissent des petits tours, allant de la gerbe d’étincelle au remplissage d’une cruche à eau. Puis, en grandissant, leur magie s’amplifie, teintant leurs yeux d’une couleur dorée lorsqu’elle s’exprime. Malheureusement, nombreux·ses sont les djinns ne maîtrisant pas leurs pouvoirs à avoir ainsi été découvert·e·s et exécuté·e·s, quand ce ne sont pas leurs dons qui les ont tué·e·s. En effet, leurs pouvoirs nécessitent une grande quantité d’énergie, et les djinns trop gourmand·e·s meurent souvent d’épuisement avant d’atteindre l’âge adulte, consumé·e·s par la puissance qui vit en eux·elles. Au fil des années, le sable s’empare de leur corps et de leur esprit, allant jusqu’à transformer leur personnalité. A l’image de leur créateur, iels deviennent particulièrement sadiques, mesquin·ne·s, manipulateur·rice·s, malicieux·ses ou espiègles. C’est ce qui les poussa jadis à passer de nombreux pactes souvent très désavantageux pour les humains. Bon nombre de marchand·e·s désireux·ses de voir leurs coffres remplis d’or ont, de cette manière, vu leur famille incinérée ou disparaitre dans d’étranges circonstances...

On dit que les djinns seraient lié·e·s les un·e·s aux autres par le sable, leur permettant de mobiliser les souvenirs des générations passées. En vérité, ceux·celles d’aujourd’hui sont trop peu nombreux·ses pour pouvoir s’en rendre compte : s’iels entendent effectivement la voix de leurs aïeux, iels sont incapables de la comprendre ou de l’interpréter.  

AFFINITé éLéMENTAIRE
Depuis des millénaires, les djinns ont démontré une certaine affinité avec le désert et ses éléments, permettant de les répertorier selon trois espèces :

LES IFRITS sont les plus rares de tous, que l’on dit naître d’une fumée sans feu. D’après les registres, iels seraient capables d’embraser le sable, de modeler la terre ou la pierre. On raconte que leur colère serait aussi destructrice que celle d’Al’Asad.
LES MARIDS ont toujours été les plus recherché·e·s. Au cœur des fables prenant place sur les rives de la Mer du Vent Salé ou de l’Oasis Légendaire, iels sont ceux capables de faire jaillir l’eau d’un puit ou de faire tomber la pluie. Vous ne les trouverez pas en plein milieu du désert…
LES SYLPHES, réputé·e·s pour leur sagesse et leur soif de liberté, sont lié·e·s à l’air. La rumeur veut qu’iels soient capables de détourner les vents, voire même les tempêtes de sables. Tous ceux·celles qui ont tenté de les soumettre ou les entraver ont mal terminé·e·s…

Avec le temps, les djinns ont perdu une grande partie de leurs pouvoirs, ne leur permettant aujourd’hui de contrôler qu’un faible don, seul résidu de leur puissance d’antan. Les apaisé·e·s conservent une légère affinité avec leur élément, rendant par exemple les Ifrits insensibles aux morsures du feu, permettant aux Marids de respirer plus longuement sous l’eau ou aux Sylphes de voir clair en pleine tempête de sable.