Le bestiaire des sables

LES PLUS AGRESSIFS
Les apeps D’après la légende, ces gigantesques serpents seraient nés du crachat d’Al'Asad bien avant que les humains ne peuplent le monde. Effrayé, il les aurait alors jetés dans le désert en espérant qu’ils y brûlent. Cependant, leurs écailles dures comme la roche leurs auraient permis de subsister et de s’y adapter. Vivant dans le sable, ils attendent qu’une proie s’approche suffisamment pour les attaquer, et grâce à leurs crochets, boire leur sang. Parfois appelés Rois des Serpents, ils sont capables de se féconder eux-mêmes, peuvent aisément atteindre les quinze mètres et vivre plus de cinq cent ans. Ce sont des animaux particulièrement agressifs, se jetant sur tout type d’individu sans même que la faim ne les y pousse. (Illustration by Eddie Bennun)

Les rokhs Nombreux sont les voyageur·se·s imprudent·e·s à avoir disparu dans l’ombre de ces grands vautours. En vérité, très peu de personnes sont parvenu·e·s à en échapper, et encore moins à en faire une description fiable. Disposant d’une envergure de près de quatre mètres, on leur prête également une intelligence supérieure qui, selon les rumeurs, leur permettrait de communiquer avec les chamans. Cependant, ces animaux étant sauvages et particulièrement dangereux, personne n’a jamais pu réellement attester ces dires. Vivant en colonies de trois ou quatre individus, ils ont pour habitude de faire leurs nids au sommet des pics rocailleux du Grand Canyon. Leurs plumes auraient des vertus médicinales. (Illustration by Matthew McKeown)

Les goules Le fléau des sables semble aussi vieux que le monde, pullulant dès que la nuit tombe. Certaines légendes disent qu’elles seraient le châtiment d’Al'Asad pour avoir tenté de déjouer le cours du temps, quand d’autres affirment qu’elles sont des djinns corrompu·e·s par leurs pactes avec les humains. Quelques fois décrites comme des hyènes, ce sont des créatures particulièrement dangereuses, vivant en petits groupes d’une dizaine d’individus. Elles s’attaquent aux caravanes imprudentes, dévorant leurs victimes sur place et emportant avec elles les rares survivant·e·s pour leur servir de repas plus tard. Fort heureusement, elles ne sont pas réputées pour leur intelligence, bien qu’il ne soit jamais de bon augure d’en croiser une. (Illustration by Wey Wong)

Les succubes Tout comme leur équivalent masculin, les incubes, les succubes sont au cœur des fables berçant le Mystérieux Orient et ses habitants. Selon le mythe, ce sont des esprits tourmentés dont l’âme sœur est morte avant le mariage, les poussant à errer dans le désert à la recherche de leur bien-aimé·e. La nuit venue, iels pénètrent dans les demeures des jeunes couples et s’allongent à côté de celle·ceux qu’iels pensent être leurs promis·e, s’introduisant dans leurs rêves pour dévorer leurs joies. Au petit matin, il ne reste plus que du désespoir et de la tristesse dans le cœur de leurs victimes, dont certaines sont découvertes mortes étouffées dans leur sommeil, écrasées par ces êtres désespérés ayant tenté de les abuser sexuellement. D’ailleurs, iels ne s’en prennent pas qu’au sexe opposé… (Illustration by Dane Hallett)

Les griffons Créatures mythiques parmi les plus anciennes du Mystérieux Orient, les griffons sont des animaux hybrides, moitié aigles et moitié lions. Célèbres pour leur corps musclé et surtout leur pelage aux couleurs ambrées, ils peuvent mesurer jusqu’à six mètres d’envergure. Au-delà d’être extrêmement agressifs, les griffons sont particulièrement attirés par les objets précieux qu’ils amassent et gardent farouchement dans leurs nids : on dit même que leurs œufs - aussi gros que ceux d'une autruche - seraient sertis de diamants, et qu’un mâle ne choisiraient dans sa vie qu’une seule femelle à qui il vouerait une fidélité éternelle, même après sa mort. (Illustration by Unknown)

LES MOINS DANGEREUX
Les béhémots Mesurant plusieurs mètres de haut, c’est une bête colossale qui vit près des ruisseaux où abondent les plantes dont il raffole. On trouve très peu de descriptions précises de lui, si ce n’est quelques récits qui racontent qu’un djinn farceur aurait rendu un hippopotame fou amoureux d’un rhinocéros et que de leur union serait né le premier béhémot. Ils sont dotés d’une immense queue plate aussi longue qu’un tronc de cèdre et leurs os durs comme des barres de fer sont particulièrement appréciés des chasseur·resse·s qui les vendent à prix d’or. Pas particulièrement agressifs, ils peuvent cependant se montrer d’une férocité peu commune pour qui violerait leur territoire ou s’en prendrait à leurs petits. (Illustration by Khushbu Patel)

Les dragons-sirrush Nombreux sont celles·ceux à ne pas croire en l’existence du dragon des sables. En vérité, le sirrush est si rare qu’il alimente de nombreuses spéculations, et ce, depuis des générations. Animal au corps de serpent et aux pattes mi-félines mi-rapaces ; il est décrit par les quelques élu·e·s à avoir fait sa rencontre comme particulièrement monstrueux. Pourtant, point de violence dans le cœur de cet animal dont la queue est ornée d’un aiguillon venimeux. En effet, le dragon-sirrush est connu pour être curieux, voire sociable, protecteur envers ceux qu’il prend d’affection. Attention cependant à ne pas l’effrayer ou tenter d’abuser de sa confiance car il sait tout aussi bien se montrer féroce envers qui tenterait de le soumettre ou de le chasser. Carnivore, il ne possède pas d’ailes, mais une vue nettement supérieure à d’autres animaux lui permettant de voir ses proies à des kilomètres. Il ne chasse que pour ses besoins et possède un temps de reproduction extrêmement long. Ses cornes ont des vertus prétendument aphrodisiaques, ce qui explique pourquoi de nombreux braconnier·e·s se lancent à sa poursuite… (Illustration by Diego Baracaldo)

Les golems Le golem est un être crée de toutes pièces à partir d’argile, de terre ou de pierre, savant mélange entre pratiques mystiques et alchimie. S’il n’est ni doté de parole, ni de libre-arbitre, il demeure un serviteur redoutable pour qui se trouverait en travers du chemin de son maître·sse. En effet, les golems ont toujours été très appréciés par les gens trop faibles pour accomplir leurs basses besognes eux-mêmes : certains leur donnent la forme d’insectes pour espionner leurs ennemi·e·s ou de chacals pour les attaquer quand d’autres y préfèrent un aspect humanoïde. C’est d’ailleurs ce qui explique que leur création est fortement contrôlée par les mages et les templiers. Particulièrement résistants, voir indestructibles, il est possible de les tuer en effaçant la première lettre de la formule qui leur donne vie…  gravée sur le front. (Illustration by Unknown)

Les phénix Souvent assimilés aux djinns, le phénix est également l’emblème du dieu-lion, capable de défier le temps en se réincarnant. Ce sont des oiseaux pas plus grands qu'un paon, mais réputés pour leur capacité à porter des charges importantes et reconnaissables à leur pelage rouge ou à leur bec doré contrastant avec leurs yeux noir charbon. Ainsi, tous les cinq cents ans environ, ils s’envolent vers le soleil où ils s’embrasent afin de renaître de leurs cendres. Leurs larmes pourraient guérir les poisons les plus puissants et aucun phénix ne choisirait de vivre proche de la demeure de quelqu’un dont les intentions ne sont pas pures. Les gens ont pour habitude de croire que leurs nids sont faits d’épices et d’herbes aromatiques, et qu’il ne peut en exister qu’un seul à la fois. En vérité ils sont si rares que la rumeur pourrait, pour une fois, être vraie. (Illustration by Sina Irani )

Les salamandres Inoffensives. C’est probablement le seul mot qui vient à l’esprit des habitants du désert pour désigner ces petites créatures malicieuses, joueurs et espiègles. Si leur sang est si froid que le feu s’éteint à leur contact, elles se nourrissent de braises ardentes dans lesquelles elles aiment se rouler. C'est d'ailleurs ce qui provoque fréquemment des débuts d'incendie accidentels dans la demeure de pauvres gens imprudents... En outre, les salamandres donnent naissance à de grandes portées d’une quinzaine d’individus à proximité de sources de chaleur telles que des torches, fours ou forges. Ce sont des animaux domesticables. (Illustration by Yulia Ryabtseva)